Mais pourquoi reste-elle avec lui?
C’est l’une des questions qu’on entend le plus souvent lorsqu’il est question de violence conjugale. Les gens sont souvent stupéfaits, voire outrés ou choqués, qu’une victime demeure avec son agresseur. Cette question est souvent posée sur le ton du reproche, du jugement ou laisse entendre une certaine exaspération. Pourtant, celui ou celle qui la pose n’est même pas en mesure de tenir une résolution du Nouvel An plus de 15 jours consécutifs!
Quitter une relation violente, c’est aussi quitter sa vie. Quitter tout ce qu’on connaît depuis plusieurs années déjà. Quitter sa sécurité (eh oui, aussi contradictoire que cela puisse paraître). Quitter le père de ses enfants. Quitter sa maison. Quitter son quartier. Quitter son pourvoyeur, sa sécurité financière. Combien de personnes demeurent dans une relation insatisfaisante simplement parce que la perspective de devoir refaire leurs vies leur semble un trop lourd fardeau? Maintenant, imaginez devoir le faire avec la peur au ventre de déclencher des violences encore plus brutales.
Tisser sa toile
Si tous les abuseurs levaient la main sur une femme dès la première rencontre, la violence conjugale n’existerait tout simplement pas! Les femmes prendraient leurs jambes à leur coup et le tour serait joué. Mais les abuseurs sont beaucoup plus brillants que ça. Ils savent tisser leur toile lentement, mais sûrement.
Dans les débuts de la relation, l’abuseur se comporte en parfait gentleman. Il est galant, aimant et charmera la femme aussi bien que la famille et les amis de cette dernière. C’est souvent le prototype du parfait amoureux! Une fois l’amour et la confiance installés, il change subtilement de comportement… Se permettant des commentaires négatifs sur une amie, sur des membres de la famille, sur la façon de s’habiller de la femme, sur ses sorties, son travail, sur sa présence sur les réseaux sociaux… Un commentaire par ici, un autre par là. Il commence à vouloir contrôler davantage ses allées et venues, qui elle voit. Il peut démontrer des signes de jalousie… Mais c’est normal, il l’aime tellement! La victime commence à adapter son mode de vie dans le but de plaire à son amoureux et d’éviter les disputes. C’est ce qu’on appelle de la violence psychologique.
Et doucement, l’abuseur tente d’isoler sa victime du reste du monde. La plupart du temps, elle limitera les contacts avec son entourage. Souvent, il réussira à la convaincre de quitter son emploi et de se consacrer à leurs enfants. Mais malgré les efforts de la victime, les disputes reviennent sur n’importe quel sujet. Les insultes sont toujours plus blessantes, la violence verbale est bien présente. La femme marche sur des œufs pour éviter de déclencher une crise.
Et un beau jour, à la violence des mots s’ajoute la violence des coups. Mais l’abuseur a toujours une bonne excuse, une bonne raison, une belle façon de se faire pardonner.
Ce texte n’est qu’un exemple. Il vise à démontrer la spirale par laquelle une victime peut être aspirée. Dans certains cas, cette escalade de violence sera rapide et ne prendra quelques mois à culminer, mais pour d’autres elle mettra des années à s’installer sournoisement.
Tellement de facteurs peuvent pousser une victime à demeurer avec son agresseur. Pour le démontrer, en voici une simple liste :
- La honte
- La peur
- La dépendance économique
- L’isolement
- La culpabilité
- Le manque de soutien familial et social
- Les enfants
- Le jugement des autres
- Le sentiment d’échec
- Le rejet familial
- La piètre estime de soi
Avant de juger, il faut comprendre.
Si tu es victime de violence ou si tu connais une personne qui en subit, contacte Maison Interlude House. Nous sommes là pour t’aider! Tous nos services sont gratuits, bilingues et confidentiels.
Appel : 1-800-461-1842
Texto : 613-801-8169
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